ABRACADABRANTESQUE - l'affaire Robert Boulin

"Il ne faut pas que les salauds gagnent !"” - Robert Boulin

Texte : Pierre de Frebourg

Musique : Pierre de Frebourg

Saxophone : Manuel Trabucco

Guitare : Hervé Louradour

Piano, percussions et boite à rythme : Pierre de Frebourg

Réalisation du clip : Pierre de Frebourg




Vous n’aviez que deux ans à peine au moment des faits. 

Si l’excuse de votre prime jeunesse vous exonère de toute responsabilité, 

vous ne pouvez ignorer aujourd’hui, l’injustice qui reste faite 

à la mémoire d’un Ministre de la République assassiné en exercice,  

il y a plus de quarante ans. 

Permettez moi simplement de rappeler ces quelques faits chronologiques : 

- Le 29 Octobre 1979, vers 15h30, 

le Ministre du Travail et de la Participation quitte son domicile, à Neuilly, à bord de son véhicule personnel, une 305 Peugeot, il roule en direction des Yvelines. 

Un témoin l’identifiera vers dix-sept heures, puis un second à bord de son véhicule un peu plus tard à Montfort l’Amaury. 

C’est la dernière fois qu’on reverra vivant… Robert Boulin. 

- Aux premières heures du matin du 30 octobre, le directeur de cabinet Jean Paolini prévient le Ministre de l’Intérieur Christian Bonnet pour lui annoncer la mort de son collègue Ministre… 

- Peu de temps plus tard vers trois heures, Raymond Barre, Premier Ministre est prévenu à son tour. 

- Pourtant, curieusement, des recherches officielles  pour retrouver je cite « une haute personnalité susceptible de mettre fin à ses jours », seront déclenchées vers six heures… soit trois heures plus tard le même jour. 

- Entre huit et neuf heures, deux gendarmes motocyclistes retrouveront le corps du Ministre, immergé dans soixante centimètres d’eau, penché vers l’avant BOUM, le visage hors de l’eau, dans un petit étang proche de Montfort l’Amaury. Les gendarmes seront dessaisis de l’enquête. 

- Alerté, le médecin urgentiste qui les aura rejoins ne sera auditionné que trente cinq ans plus tard par la Justice. Il a pourtant constaté le visage tuméfié de la victime. 

Son rapport d’intervention ne sera jamais versé au dossier d’instruction. 

- Une dépêche AFP annoncera la mort de Robert Boulin à 9h34… 

- Dès le journal de treize heures, la journaliste Danièle Breem annoncera à la France entière le suicide du Ministre, alors que l’autopsie n’a pas encore commencé… 

- L’autopsie pratiquée l’après-midi sera étonnamment dirigée : 

Contrairement aux usages, le substitut du procureur interviendra pour arrêter les médecins légistes alors qu’ils s’apprêtaient à examiner le crâne… 

- Quatre ans plus tard, en 1983, une seconde autopsie réalisée à la demande de la famille  mettra en évidence deux fractures au visage, occasionnées du vivant de la victime… 

Alors, Monsieur le Président, les citoyens de ce pays ont depuis longtemps formé leur conviction. A l’heure où la Justice s’apprête à fermer le dossier, et où l’abstention progresse à chaque élection, personne ne sera dupe de cet abracadabrantesque crime d’Etat, maquillé en suicide qu’est l’affaire Boulin.

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Reportage France Télévision du  31 octobre 2021 : Voir le reportage